La Lavanche (Lalleyriat) - 1.037 m
La Lavanche
" Il n'y a qu'un Dieu,
il n'y a qu'une Lavanche "
La tradition orale nous a transmis cette citation, elle résume bien à elle seule, le caractère unique de cette ferme...
Située au sud est de Lalleyriat, en limite de la terre de Nantua, cette ferme bénéficie d'un emplacement particulièrement avantageux, nichée sur un petit plateau et protégée par un "demi-cirque" naturel de montagnes et forêts au pied du crêt de Beauregard qui culmine à 1249 mètres. La forêt a pris le pas sur les anciens paturages qui recouvraient l'essentiel du domaine.
Les premières références connues de ce site remontent à 1433. En effet, la délimitation de toute la terre de Nantua dite terre de Saint Pierre, en "l'an du Seigneur mil quatre cent trente trois", délimitent très précisément les limites de Michaille en montant jusqu'au haut du Tacon vers le midi par sa partie supérieure et par le bief de Lavanchy (le bief de Malaval actuel au pied de la ferme de la Lavanche).
Les travaux de Pierre BLANC et son excellent ouvrage "Le Monastère et la Terre de Nantua" publié par les "Amis de la Michaille" nous éclairent sur les limites anciennes du plateau. Avec la compétence de Paul CATTIN et de Jean-Marie PLOUIN, il nous permet d'accéder "jusqu'au crêt de Promissarie (probablement le crêt de Beauregard) et, depuis ledit crêt, par les hauts de Merlogne, inclusivement jusqu'au creux de Lochonnay (soit la Conay).
Une ferme y a été batie bien après, on sait qu'elle a appartenu aux PASSERAT de la CHAPELLE de Chatillon en Michaille, puis, jusqu'en 1907 au Baron Robert Marie Joseph d'ANGLEJAN, Saint Cyrien (promotion 1870-1872 - La Revanche), Chevalier de la Légion d'Honneur Chef de Bataillon d'Infanterie né le 11 novembre en 1851 à Autun et décédé en 1926.
Pour l'anecdote, son frère Louis Marie Robert d'ANGLEJAN (°1853-†1928), militaire également, a hérité du château de Chatillon à Chindrieux berceau des familles de CHATILLON, de MONTLUEL et de SEYSSEL. Il est ainsi devenu Baron de CHATILLON grâce son oncle par alliance Antonin RAMBERT (°1809-†1860), conseiller à la cour de Chambéry, marié à sa tante Noémi d'ANGLEJAN et couple sans enfant.
La ferme actuelle (voir carte ci-dessous) a été reconstruite un peu plus au sud-est de la ferme d'origine qui a subi un ouragan vers 1880/1885. La reconstruction de la nouvelle ferme a été conçue de façon très rationnelle pour l'époque tant au niveau de l'approvisionnement en fourrage pour les bêtes que pour la "collecte" des flux des différentes étables qui se déversent dans un collecteur sur la partie ouest de la ferme.
La ferme bénéficie de la proximité d'une source permanente qui va se jeter, tout comme la source de la Jaline un peu plus au sud-est, dans le ruisseau de Malaval et rejoindre le bief d'Enfer pour former le Tacon et alimenter la Semine dans la vallée. La Semine se jette plus à l'est dans la Valserine qui va rejoindre le Rhône et finit sa course dans la Méditerrannée.
De la Lavanche, on peut rejoindre l'ensemble du plateau par La Conay située juste au dessus ou rejoindre la Combe de la Charnay et ses fermes à l'est du site.
L'origine du nom est très instructive:
Couloir d´avalanche, éboulement de terrain. Vient du Patois lavantsi, vieux français lavanche, lavange au XVIème siècle, latin labina, labinca, « avalanche, glissement de terrain », de labes, labis, « chute, éboulement, effondrement », de labi, « glisser », racine indo-européenne
http://henrysuter.ch/glossaires/topoL0.html#lavanche