Morez (Hotonnes) - 1 100 m
Lettres du Maquis
A l'été 1943, Georges et son frère Roger Page, deux jeunes bressans, anciens élèves du Lycée Lalande et originaires de Saint-Sulpice dans l'Ain, refusent de partir au STO. Ils quittent leur famille et leur mère, institutrice à Buellas près de Bourg-en-Bresse, pour « monter au Maquis ». Ils rejoignent Retord et passent, en chemin, voir leur oncle Louis Pommatau, instituteur à Champdor...
Ils finissent par accéder à la ferme Morez où ils restent jusqu'à l'opération allemande Korporal qui provoque la dispersion des maquis. Roger est arrêté à Billiat le 12 février 1944, il est déporté et mourra à Mauthausen le 5 juillet 1944.
Les lettres de Georges décrivent la vie des maquisards à la ferme (en évitant toute allusion aux opérations du maquis, telles que le coup de main d'Artemare et le défilé du 11 novembre à Oyonnax).
Quant à Roger, c'est en écrivant des poèmes (voir tout-en-bas)qu'il exprime ses sentiments. Brillant imitateur de Philippe Pétain, il a pris comme surnom Philippe, quant à Philippe II, c'est son frère Georges.
Ci-dessous, voici deux courriers de Georges Page (Philippe II) Ã ses parents (26 septembre 1943 et 29 novembre 1943):
Et voici trois poèmes composés par Roger PAGE (Philippe) à la ferme de Morez:
Espérance
Noël 1943
Les lourds quadrimoteurs
Automne 1943
Chant du Maquis
1943
(sur l'air de « vous n'aurez pas l'Alsace et la Lorraine)
Ils sont finis les longs jours de souffrance
Les jours d'effroi, de deuil et d'oppression
Voici qu'enfin se lève sur la France
L'aube radieuse de la Libération.
Si les nazis, si les marchands d'esclaves
Tiennent encor' les champs et la cité
Dans le maquis, du moins là sans entraves
On peut encore aimer la liberté !
Sous les drapeaux à la Croix de Lorraine
Nous formerons les libres bataillons
Pour que demain, la France souveraine
Reprenne place au milieu des nations.
Tous nos remerciements à Denis PAGE, fils de Georges et neveu de Roger,
pour toutes ces informations et ces documents